16H00. Enfin prêts à décoller. Le lieutenant Casque Noir s’installe sur le siège passager ; il tremble à l’idée de ce qui l’attend ; le capitaine Sephiroth Kamui prend les commandes de l’appareil. Décollage. Les turbines grondent. Le ciel se déchire tandis que l’Ulysse 31 s’élève dans les airs. C’est parti !!!!!!!!!
16H25. Un champ électromagnétique brouille nos capteurs ; l’aiguille du compteur reste bloquée sur 140 KM/H en pleine autoroute interstellaire. On est mal !
Obligé de réinitialiser la séquence de démarrage sur une borne d’arrêt d’urgence. Ouf ! On peut y retourner !
17H00. Arrivée à Reims. Petite pause glace dans un Mc Donald’s apparut miraculeusement sur le côté de la route.
Je préviens le seigneur Floto de notre position par un SMS. C’est alors que je me retire dans ma cabine pour laisser au lieutenant Casque Noir les commandes de l’Ulysse 31. La traversée de Reims se fait sans encombre. Direction Laon !
18H00. Après avoir bifurqué sur la nationale, nous arrivons enfin à Astellia (que les habitants surnomment Bruyère, un trou perdu en somme, un trou de bruyère)
! Le seigneur Floto m’avait au préalable conseillé de poser le vaisseau devant l’église. Hors nous arrivons derrière celle-ci. Nous essayons donc de la contourner ; en vain… Les rues sont trop étroites pour que l’Ulysse 31 puisse y circuler en toute sécurité.
Retour sur le parking derrière l’église.
On appelle le seigneur Floto à la rescousse ; il accourt dans son char d’assaut, avec en sa compagnie la douce et ravissante Dame Kellen.
Mais que voyons-nous arriver derrière ? Le sombre seigneur Dark Tom dans son chasseur Tie, accompagné de sa Dame et… du seigneur Hwoarangp, pris en stop après que son transporteur 206 ait attrapé un coup de chaud (mais ceci est une autre histoire…). Cette brave compagnie revenait du terrain sur lequel nous allions passer la soirée ; ils y avaient monté quelques tentes, une grande table, ainsi qu’une pergola au cas où le temps se dégraderait.
Après des retrouvailles émouvantes, nous déchargeons le peu de matériel que le seigneur Casque Noir et moi-même avions apporté chez le seigneur Floto. Nous y rencontrons enfin Kiwi ainsi que son homologue dont j’ai oublié le nom, deux gentils chiens tout mouillés et un cadavre d’oiseau cloué à terre par un pied de parasol…
Nous faisons également la connaissance de Célia, la sœur de Floto. Remarquons également l’absence d’Alton, ancien joueur de la CT et frère de Floto qui ne trouva pas le courage de venir saluer ses anciens alliés
; et oui ! Parfois c’est dur de rencontrer ses stars en chaire et en os !
Après un petit rafraîchissement dans cette ambassade accueillante, nous partîmes tous les sept à bord de l’Ulysse 31 afin de faire quelques courses à Carrefour. Il faut savoir qu’en Picardie, il est très difficile de trouver des brochettes, donc nous nous rabattons sur des saucisses, des merguez, des escalopes, des côtes de porc et de la Flammenküche. Au dessert ; chaussons aux pommes et marchemalots. Une petite rasade dans le rayon alcool (Hwoa-truc : « Prend le litre et demi de Martini, le litre, ça suffira pas ! ») puis nous poursuivons. N’oublions pas également le fameux « Petit Bri » de la taille du Kansas pour faire office de fromage. S’en suit alors une petite aventure basée sur les mathématiques et l’économie à la caisse, au moment de partager l’addition.
Prochain challenge ; faire rentrer les courses dans l’Ulysse 31 alors qu’on est déjà 7 dedans ! Un grand moment de bonheur !
Retour à Bruyère afin de charger les dernières choses et pour que chacun reprenne son vaisseau. Alors que nous attendons Floto et Kellen sur le parking, débarquent d’on ne sait où le seigneur Gd-Becane et sa dame, ancien joueur de la CT et repreneur du compte de Mister MR. Nos deux hôtes ne revenant toujours pas, les seigneurs Hwoarangp, Gd-Becane et moi-même partons à leur recherche. Sur le chemin, nous rencontrons une jeune demoiselle de 9 ans maximum qui nous demande très poliment si nous n’aurions pas une cigarette et si on voulait venir picoler avec elle et ses copines ce soir.
Et oui, sur Astellia, les enfants sont très précoces ! Au même moment, Floto reçoit notre SMS comme quoi nous sommes à Reims...
C’est en revenant sur le parking que nous avons une surprise de taille ! Le seigneur Louiso, après avoir abandonné le commandement de sa flotte, nous avait rejoins sur une moto-spider intersidéral. C’est donc ainsi que la troupe se mit en marche vers le campement.
Nous nous engageons sur une route très étroite séparant les champs d’une forêt dense, tel un convoi présidentiel, le lieutenant Casque Noir et moi-même fermant la marche. C’est alors que nous voyons les vaisseaux de devant freiner puis s’arrêter sur le bas-côté. Se demandant ce qui se passe, nous descendons de l’Ulysse 31. Ouf ! Ce n’était rien ! On est juste arrivé ! Mais où ça ??? Une grille se dessine dans les buissons de la forêt. Un à un, les vaisseaux s’engagent sur ce petit chemin, bordé de branches toutes plus meurtrières les unes que les autres. La flotte s’immobilise à nouveau, définitivement.
Tout d’abord le plus chiant ; décharger le matériel. Ensuite, monter les autres tentes, 2 secondes pour Casqui et moi, 10 minutes pour les autres. Des pierres ont été disposées en cercle pour faire un feu de camp. Nous nous attelons à la tâche, mais le feu refuse de démarrer. « Il faut mettre le petit bois en premier ! » remarque Floto. « OK ! » dit Raoul (Louiso), « On recommence tout ! » Plongeant les mains dans le brasier, presque inexistant, Raoul extrait les branches et commence à mettre en pratique le stage Mc Gyver. Le feu prend. Hourra !
Pendant ce temps, le seigneur Hwoarangp sert l’apéro ; bonne initiative.
On commence à placer un banc autour du feu de camp, puis des chaises, puis un fauteuil à bascule, puis un fauteuil, puis carrément le canapé ! Puis vient le déploiement des forces spéciales anti-moustique ; spirales fumantes, bougies à la citronnelle, bombe anti-moustique, lotion…
Un vrai boomker nous entoure ! Même Lordjs ne passe pas ! L’apéro se déroule bien, accompagné de pistaches et de petites boules rouges au fromage.
Un régal ! Maïté, euh, je veux dire Lord Casque Noir se met au boulot ; saucisses, merguez, escalopes… Tout y passe ! Peu à peu la nuit tombe ; on branche quelques lampes au générateur à Deutérium, ainsi qu’un poste radio pour mettre un peu plus d’ambiance. Une petite pensée pour une des deux lampes qui fut broyées par une maladresse du seigneur Casque Noir.
« Et si on se faisait la Flammenküche ?! » Ni une, ni deux ; on en déballe une et tentons tout d’abord de la cuir en la posant, elle et son plateau en carton, sur une tourtière que l’on dépose sur la grille enflammée. Erreur ! Le carton prend feu ! « Faisont la glisser directement sur la tourtière ! » Propose Gd-Becane en se mettant à l’œuvre. Malheureusement, ¾ de la Flammenküche finira par terre. Dans un soucis de lui rendre sa liberté, Lord Casque Noir la prendra dans ses bras, l’emporta au loin, et l’aida à prendre son envole dans les buissons « Envole-toi Flammenküche ! Envole-toi ! » crie-t-il avec la voix du désespoir.
Après la Flammenküche, le fromage ! On apporte le Petit Bri que l’on met dans la même tourtière (heureusement il tenait dedans). Le Bri commence à fondre, les morfales se précipitent avec leur pain pour le tremper dedans et savourer le goût du fromage qui pue. Saluons la performance de Gd-Becane qui découvrit que le fromage avait tout aussi mauvais goût quand il ressortait par là où il était entré.
Mais cela ne l’arrêta pas. Un petit coup sur le feu, et c’est reparti ! Gd-Becane mangea tout le Bri fondu, bien que l’aspect de la chose ressemblât fortement à ce qu’il avait vomi un peu plus tôt.
Il passa le reste de la soirée sur sa tourtière de Bri.
Le litre et demi de Martini était bien entamé
, la vodka également, Kellen aussi, mais à la Sangria… Nous finîmes par perdre le contact avec les seigneurs Hwoarangp et Louiso qui restèrent cloué sur le canapé, la bière à la main pour Raoul.
Après quelques photos, nous décidâmes d’aller nous coucher ; encore fallait-il déplacer nos deux rêveurs… Mais Raoul refusa de bouger, préférant déplier le lit du canapé afin de dormir à la belle étoile. Les autres sélectionnèrent un choix plus classique ; la toile de tente.
La pluie nous réveilla vers 5h du matin, Raoul étant bien sûr le premier à être averti. Je ne l’ai pas vu de mes yeux, mais il semblerait qu’il ait un peu galéré à replier le lit dans le canapé et à le tirer jusqu’à la pergola ; heureusement Gd-Becane, réveillé par sa dulcinée, alla lui porter secours. La pluie n’arrêta pas Raoul qui profita des coussins de canapé pour se faire un lit improvisé sous la pergola, avec pour seul compagnon la nuit obscure et humide.
Ce fut un matin pluvieux, idéal pour tout ranger !
Un petit déjeuner à base chaussons aux pommes, de croissants, de petits pains au chocolat et de pistaches nous rassasia. Puis le rangement débuta, suivit du chargement, et du départ. La flotte retourna à Astellia telle qu’elle était venue, puis l’Ulysse 31 se sépara du convoi, saluant par une salve de missiles ses compagnons d’une nuit ou de toute une vie.